vendredi 1 mai 2015

De mon voyage à Nagoya (partie 2)

Rebonjour, cher lecteur. Prêt à embarquer pour la deuxième partie de ce voyage à Nagoya ? (Dont, en fait, la deuxième partie aurait dû être appelée "Voyage à Ise" puisque c'est là que je suis allée. Mais passons sur les détails.)

Le lendemain du shôgayaki (oui, mes points de repère se basent sur la nourriture, et alors?), on avait prévu d'aller à Ise (préfecture de Mie). Iwase-san m'avait d'abord demandé ce que je préférais entre Ise et Hikone, et comme je n'étais jamais allée à l'un ou à l'autre, je ne savais pas trop, mais j'avais beaucoup entendu parler de Ise et assez peu de Hikone, mon cœur penchait donc pour Ise. 

Je n'étais pas la seule, et donc, mercredi matin, départ à 8h45 direction Ise. C'est assez loin de Nagoya, Ise, c'est dans la préfecture voisine, Mie (Nagoya se trouve dans la préfecture d'Aichi), et la préfecture de Mie est assez étendue, il faut longer la mer pendant un certain temps (même si la voit assez rarement, tout compte fait) et descendre vers le sud en passant par Matsusaka (là où la viande de bœuf est aussi connue que celle de Kôbe), puis Tsu, puis enfin Ise. 

Quand on a quitté Nagoya, il faisait relativement beau, j'étais donc en confiance pour la journée, et d'excellente humeur à l'idée d'aller voyager - bonne humeur redoublée grâce à mon pont. 

Peut-être que vous avez vu ma petite légende sur une photo du port de Nagoya la fois dernière où je vous parlais de mon histoire d'amour avec le Pont. Comme d'habitude, j'ai des histoires d'amour tout à fait étranges avec des lieux tout à fait étranges, et ce Pont ne fait pas exception. 

Il faut savoir que quand j'habitais à Minato-Kuyakusho, j'étais à deux arrêts de métro du port de Nagoya, et j'allais souvent m'y balader, parce que, comme tu le sauras si tu as lu mon article précédent, c'est un endroit que j'aime beaucoup. Et j'arrivais toujours vers la jetée (de béton) en regardant au loin et en me disant "ah là là, ce pont, il me fait penser au Rainbow Bridge à Tôkyô" - qui est un pont ma foi encore plus joli, et avec qui mon histoire d'amour est cent fois plus puissante (comme tu le sauras peut-être si tu as lu le récit de mes pérégrinations à Tôkyô il y a quelques années).

Toujours est-il que mon amour du Rainbow Bridge a rejailli sur ce pont sans nom (que j'appellerai donc François, tu comprendras pourquoi tout à l'heure), et que je me suis toujours surprise à vouloir le traverser. 

Or, ce matin-là, en allant à Ise, quelle ne fut pas ma surprise en voyant apparaître le pont au loin ! Je n'osais pas croire à ma chance - on allait sans doute passer à côté, ou quoi. Mais que nenni, mes amis ! On était sur la route du pont. On allait traverser François ! Forcément, moi qui étais déjà contente, je me suis retrouvée dans une humeur exceptionnelle. 





J'ai alors réalisé que de Minato-ku, je ne voyais qu'une seule partie du pont ! François était en fait bleu, blanc et rouge ! (Dans cet ordre, qui plus est, pour peu qu'on aille d'est en ouest.)

Bref. Je ne vais pas passer tout mon article à parler d'un pont, mais sachez que j'étais extatique. Il fallait bien ça pour supporter les deux longues heures de bouchons dans lesquels on est restés bloqués par la suite. Heureusement, Iwase-san m'ayant appris à lire et à comprendre les plaques minéralogiques la veille à peine, on s'est amusés à déchiffrer les immatriculations des voitures, à reconnaître d'où elles venaient, à essayer de trouver nos dates d'anniversaire sur les plaques, etc - ce qui est probablement le passe-temps n°1 dans tous les pays en cas de bouchon. 

Le paysage de Mie était magnifique. Très montagneux, et très vert, vu la saison (au Japon, la plupart des montagnes sont couvertes d'arbres). L'autoroute menait jusqu'à la ville d'Owase, qui est apparemment la ville la plus pluvieuse du Japon. On a eu un moment de panique dans la voiture, quand on a vu s'amonceler des nuages noirs avant qu'une pluie torrentielle s'abatte sur nous ; mais il a suffi de passer un tunnel et la pluie a disparu (comme quand on passe du pays Basque français au pays Basque espagnol!). 

De l'autre côté du tunnel, il faisait encore un peu nuageux, mais heureusement, le temps s'est découvert au fur et à mesure de la journée. 

Arrivés à Ise, on est d'abord allés à Meoto Iwa. Je pensais que c'était l'endroit le plus connu d'Ise, sauf qu'en fait il n'apparaît pas si souvent que ça dans les brochures, finalement. Toujours est-il que ça faisait un sacré bout de temps que j'avais envie d'y aller. Meoto Iwa (qui s'écrit avec les kanjis de "fuufu" et "iwa", "fuufu" voulant dire "mari et femme" et "iwa" voulant dire "rocher") se compose de deux rochers sacrés qui sortent de la mer, reliés l'un à l'autre par une corde. 

Meoto-iwa

C'est un endroit très connu, et au solstice d'été, le soleil se couche sur la mer pile poil entre les deux, c'est très joli. (C'était déjà très joli en pleine journée.) Il y avait un petit sanctuaire aussi, avec torii (ces sortes de grandes "portes"), omikuji (des petits papiers de divination qu'on tire d'une urne et qui nous prédisent si on aura de la chance ou pas), ema (des plaquettes de bois sur lesquelles on inscrit nos voeux et qu'on accroche ensuite à un endroit dédié), etc. 

Un torii...

Une grenouille (y'en avait plein, ça doit être un symbole du lieu) avec Meoto-iwa derrière

Les trucs avec des manches servent à se purifier les mains.


Un bout du sanctuaire



Les ema, les plaques où on fait des vœux qu'on accroche ensuite.
Les cloches du sanctuaire. (Quand on prie, on tire la cloche)
Des gros coquillages.

Sanctuaire N&B

Des Koi nobori (bannières de carpes). On accroche ça pour le jour des enfants, le 5 mai.

Quelques cinquantaines de photos plus tard, on a quitté Meoto-Iwa et on est allés manger dans un petit restaurant à côté. J'ai pris un menu anago-tempura (anago est une sorte d'anguille de mer, apparemment nous les français n'avons pas vraiment de mot pour ça, vu qu'il y a aussi unagi qui veut dire anguille mais que ce n'est pas du tout la même chose). Tempura, ça veut dire que ce sera frit, donc par exemple "ebi-tempura" signifie une sorte de beignet de crevette, quant aux tempura de légumes, ce sont des sortes de beignets de légumes... Etc.

J'ai pris un anago-tempura-don, ("don" signifie que le anago-tempura est servi sur un bol de riz) et c'était un excellent choix parce que OH comme c'était trop bon. Il y avait aussi des concombres marinés au vinaigre et de la soupe miso. Aah, que j'aime la nourriture japonaise. Je pourrais écrire des tas d'articles dessus...

Avant...

Après.


Bref, après un repas délicieusement copieux, ou copieusement délicieux, on a repris la route pour le centre-ville d'Ise (c'était pas assez près pour qu'on puisse s'y rendre à pied). A Ise, il y a un très célèbre sanctuaire (le plus grand du Japon, à vrai dire), qui s'appelle Ise-Jingu (sanctuaire d'Ise, donc), où on est allés. 

Ce sanctuaire se divise en deux parties, Naiku (le sanctuaire intérieur), et Geku (le sanctuaire extérieur), séparés l'un l'autre de six kilomètres. On est d'abord allés à Geku, qui se trouvait dans une sorte de bois (enfin, y'avait plein d'arbres) et qui était absolument splendide, comme toujours. Tous les vingt ans, les bâtiments du sanctuaire (qui sont plusieurs) sont reconstruits à neuf, et la dernière fois, c'était en 2013, ce qui fait c'était éclatant de beauté et de propreté. 

Le pont qui mène à Geku

Un des bâtiments de Geku
Avant de passer un torii et d'entrer dans le sanctuaire, on s'incline.

Ensuite, on s'est rendus à Naiku, en traversant une sorte d'allée commerçante façon Japon ancien, avec de vieux bâtiments et tout, c'était magnifique (et bondé).


Oui oui... c'est la rue commerçante.


Toujours la rue commerçante...

C'est plutôt pas mal, hein ?
 
Même les combinis ont de la gueule ici...

En sortant de l'allée commerçante, on est arrivés au sanctuaire en lui-même. On a traversé un pont, et on s'est à nouveau retrouvés en pleine nature dans les bois, avec des bâtiments magnifiques (et neufs (pour certains)), sous un ciel bleu et un soleil incroyable.



Le "shinryoku" (nouveau vert) était juste magnifique.
 
Sanctuaire dans Naiku.


Les arbres étaient zoulis !


En sortant de Naiku, on a retraversé l'allée commerçante, et on s'est arrêtés dans une petite enseigne qui vendait la spécialité d'Ise, l'Akafuku, une sorte d'anko (de la pâte de haricots rouges sucrée) un peu différente de d'habitude. Iwase-san nous a payé de la glace pilée au thé vert avec de l'anko et du mochi, et urgh - c'était tellement bon que j'en ai encore le coeur qui bat et les papilles qui frétillent à en écrire ces mots. On s'est installés sur des petits bancs de bois très japonais, on a mangé nos glaces (encore une fois, tellement bonnes que le mot "excellentes" ne leur rend pas justice), on a bu notre thé vert, et enfin, on est repartis à Nagoya. 
 

La glace pilée au matcha qui était juste, hmm... Le banc en dessous, c'est là-dessus qu'on s'assoit, il y a en a plein dans la pièce (sans table) et les gens se posent pour déguster leur glace et leur thé.

La tâche violette, c'est de l'anko (la pâte de haricots rouges)

Sur le chemin du retour, on est repassés par François, hi hi hi. 

Pour clore cette journée parfaite, on est allés à l'onsen au soir, j'ai bien profité du rotenburo (source chaude à l'extérieur), avec le vent frais du soir sur les bras en ayant le reste du corps plongé dans l'eau brûlante, et ensuite, on est allés manger dans le restaurant d'à côté, et j'ai pris un katsudon (bol de riz avec du porc pané et de l'oeuf dessus), qui doit compter parmi mes plats préférés japonais. Un vrai bonheur.

Le lendemain, je ne repartais que vers midi et demi, alors Iwase-san et son mari m'ont emmené boire un thé matcha dans un petit salon de thé japonais pas loin de chez eux, là où j'avais déjà assisté à une cérémonie du thé la première fois que j'étais arrivée à Nagoya (dont je raconte le déroulement dans un article de ce blog, je crois bien). On pouvait aussi aller se promener dans le jardin, et comme d'habitude, c'était un magnifique jardin.

Le jardin japonais.

Thé vert Matcha et pâtisserie.

Les érables verts et rouges !

Ensuite, ils m'ont emmenée manger dans un restaurant près de la gare de Fujigaoka qui s'appelle "Freshness Burger" et qui fait des hamburgers bien meilleurs qu'au Mc Do - et comme d'habitude, c'était juste trop bon. Et ensuite, j'ai dû prendre le train pour repartir à Takarazuka (en prenant en photo Ibuki-yama sur le chemin du retour, ce qui a poussé le jeune japonais qui était assis en face de moi dans le train à me faire la conversation), mais en promettant que je reviendrais bientôt à Nagoya. 

Ibuki-yama. C'est joli en hiver, comme il n'y a pas d'arbres vers le sommet, c'est tout enneigé.

Et voilà pour mon génial séjour ! Merci encore, Iwase family !

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